P. Delsalle u.a. (Hrsg.): Pour la singuliere affection qu’avons a luy

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Titel
Pour la singuliere affection qu’avons a luy. Études bourguignonnes offertes à Jean-Marie Cauchies


Herausgeber
Delsalle, Paul; Docquier, Gilles; Marchandisse, Alain; Schnerb, Bertrand
Reihe
Burgundica
Erschienen
Turnhout 2017: Brepols Publishers
Anzahl Seiten
570 S.
von
Florian Chamorel

Le départ à la retraite du professeur Jean-Marie Cauchies, professeur aux universités Saint-Louis de Bruxelles et catholique de Louvain, secrétaire général du Centre européen d’études bourguignonnes et membre de l’Académie royale de Belgique, a donné lieu à trois volumes de mélanges distincts, preuves d’une carrière universitaire et académique impressionnante et témoins du vaste champ de recherche de l’heureux jubilaire. Le présent ouvrage, publié dans la collection Burgundica dont il assure la direction, est composé de 45 communications. Précédés par une préface biographique, les différents articles, organisés par ordre alphabétique selon le nom des contributeurs, ont pour point commun le contexte historique dans lequel se sont inscrites les recherches du prof. Cauchies : les États de Bourgogne, entre les XIVe et XVIe siècles, sous les ducs de la Maison de Valois et leurs successeurs de la dynastie habsbourgeoise. Il serait vain de vouloir donner ici l’énumération de toutes les communications qui s’offrent au lecteur tant les thématiques sont abondantes : études biographiques, histoire militaire, relation entre le prince et les villes, histoire du droit et des institutions, etc. Nous proposons donc de traiter ici les publications liées plus étroitement à nos régions.

Bernard Demotz revient sur les relations entre le duché de Bourgogne et l’État savoyard. De par leur proximité géographique, les deux principautés entretiennent des relations accrues, dès le XIIIe siècle. Cette bonne entente se poursuit tout au long du bas Moyen Âge et voit même un certain interventionnisme du duc Philippe le Hardi lors de la minorité du jeune prince Amédée VIII de Savoie à la fin du XIVe siècle. C’est avec les guerres de Bourgogne qu’une rupture se manifeste. À la suite de l’attaque des Confédérés et aux défaites de Charles le Téméraire, entre 1476 et 1477, la duchesse Yolande choisit l’appui de son frère, le roi de France Louis XI. Finalement, malgré quelques épisodes tendus, les relations burgundo-savoyardes sont caractérisées par une « longue coopération politique ».

Plusieurs études sont consacrées à l’établissement de biographies de personnages. Jacques Paviot décrit le parcours de Claude de La Palud, comte de La Roche (v. 1460-1517). Issu d’une famille bressane prestigieuse, il suit l’exemple de son grand-père François en effectuant une carrière militaire et politique auprès des souverains de Bourgogne. En reprenant les déboires de Vauthier, bâtard de Neuchâtel (v. 1364-1413), Jean-Daniel Morerod et Grégoire Oguey exposent l’hypothèse d’une instrumentalisation des revendications de Vauthier par les ducs de Bourgogne pour s’avancer sur les frontières des comtes de Neuchâtel. Enfin, Georges Bischoff nuance la réputation de félon prêtée à Jean IV de Chalon-Arlay, prince d’Orange, en analysant ses manoeuvres de rapprochement successives auprès de Charles le Téméraire, Louis XI et Maximilien d’Autriche.

Le lecteur pourra trouver aussi plusieurs problématiques liées aux guerres de Bourgogne, plus spécifiquement à l’organisation des armées du duc Charles le Téméraire. Malgré les défaites de ce dernier, ses réformes militaires sont considérées comme un modèle précurseur. Quentin Verreycken expose les différentes ordonnances édictées par le duc de Bourgogne entre 1468 et 1476, dont la dernière est établie à Lausanne à la suite de la défaite de Grandson (1476). S’émancipant du modèle féodal, le duc Charles instaure des compagnies de gens d’armes permanentes, aux effectifs fixes et dans lesquelles dominent l’infanterie et l’artillerie. Toutefois, l’aspect le plus moderne de ces ordonnances consiste dans le règlement de la discipline. Michael Depreter analyse les tenants et aboutissants du siège de Nancy (1477) par le biais d’une étude intéressante et originale sur l’organisation et le déploiement de l’artillerie à poudre durant cet épisode. Finalement, Christophe Masson expose le discours de Jean de Haynin (1423-1495) et celui d’Olivier de La Marche (1426-1502) afin d’expliquer les raisons des défaites bourguignonnes. Moins qu’une tentative de falsification des événements, les auteurs bourguignons, tous deux gens de guerre, relèvent la nécessité face à la « Fortune » de maintenir la direction des troupes. Une retraite ordonnée permet la conservation des forces face à l’adversaire et devient digne de louanges ; elle est la preuve d’un esprit militaire de qualité.

Ces quelques exemples ne peuvent refléter la diversité des communications proposées dans ce volume, des soeurs soignantes du Tiers ordre du nord de la France aux assemblées d’États des Pays-Bas, en passant par la castellologie, le climat de la Franche-Comté ou encore les relations entre les ducs de Bourgogne et la ville de Poligny. En outre, un grand nombre d’articles proposent des éditions de sources venant compléter ce vaste recueil qui forme un bel hommage à l’historien spécialiste des dossiers bourguignons.

Zitierweise:
Florian Chamorel: Paul Delsalle, Gilles Docquier, Alain Marchandisse et Bertrand Schnerb (dir.): Pour la singuliere affection qu’avons a luy – Études bourguignonnes offertes à Jean-Marie Cauchies, Turnhout : Brepols, 2017. Zuerst erschienen in: Revue historique vaudoise, tome 127, 2019, p. 178-179.

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Zuerst veröffentlicht in

Revue historique vaudoise, tome 127, 2019, p. 178-179.

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